Manifeste en cours de rédaction, merci pour votre patience :-)
Partie I – Introduction
Nous, le peuple des opprimés, sommes soumis à l’esclavage depuis longtemps mais nous nous battons aussi depuis longtemps pour en sortir. Au fil de l’histoire et de l’évolution de la société, nos statuts sociaux ont évolués à chaque fois que nos conditions de vie s’amélioraient. Pour prendre en main notre destin, nous devons donc commencer par analyser ces différents statuts et leur évolution.
Cette tâche est complexe. Pour la simplifier, nous allons baser notre analyse sur le peuple d’Europe Occidentale en remontant sur 2500 ans d’histoire, en comparant le statut de ceux qui sont en haut de l’échelle sociale, que nous nommerons la « classe dominante » avec ceux qui sont en bas de l’échelle sociale, que nous nommerons le « peuple ».
L’esclave, cette chose utile
Pendant 1000 ans, soumis à la domination de l’empire greco-romain, le peuple avait eu le statut d’esclaves. Grosso modo, entre 500 ans avant et 500 ans après jésus-christ:
« L’esclavage dans la Rome antique joue un rôle important dans la société et l’économie. Outre le travail manuel, les esclaves accomplissaient de nombreux services domestiques et pouvaient être employés à des emplois et professions hautement qualifiés. Les comptables et les médecins étaient souvent des esclaves. Les esclaves d’origine grecque en particulier peuvent être très instruits. Les esclaves non qualifiés ou condamnés à l’esclavage comme punition travaillaient dans les fermes, dans les mines et dans les moulins. »
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Esclavage_dans_la_Rome_antique
« L’esclavage fait référence à la condition des non-libres (appelés servi, singulier servus), considérés juridiquement comme des meubles (objets). Ainsi, les esclaves sont considérés comme des biens en droit romain et n’ont aucune personnalité juridique. La plupart des esclaves ne seront jamais libérés. Contrairement aux citoyens romains, ils peuvent être soumis à des châtiments corporels, à l’exploitation sexuelle (les prostituées étaient souvent des esclaves), à la torture et à des exécutions sommaires. Au fil du temps, cependant, les esclaves ont obtenu une protection juridique accrue, y compris le droit de porter plainte contre leurs maîtres. »
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Esclavage_dans_la_Rome_antique
« Les Romains de la République connaissaient un système incitatif pour l’esclave : c’est le peculium (d’où vient le mot pécule), c’est-à-dire l’épargne que se constitue l’esclave sur les gains d’une activité le plus souvent artisanale ou commerciale. En droit, le peculium appartient au maître, mais l’esclave en dispose à terme afin de pouvoir, éventuellement, racheter sa liberté. »
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Esclavage_dans_la_Rome_antique
A ce stade, nos conditions de vies étaient vraiment mauvaises. La classe dominante était composée de citoyens qui considéraient le peuple comme des objets. Ils se servaient de nous comme des choses utiles. Nous étions soumis à toutes les violences de l’esclavage pur et dur. Mais avec le temps qui passe, nous avions obtenus certains droits qui préfiguraient des changements plus profonds: bientôt nous ne serions plus considérés comme des objets mais comme des personnes à part entière.
Le serf, ce travailleur utile
Ensuite, et pendant 1000 ans encore, nous avions le statut de serf dans le système féodal. Grosso modo, entre 500 ans et 1500 ans après jésus-christ:
« À la chute de l’Empire romain d’Occident, l’esclavage perdure, mais régresse dans une économie essentiellement rurale. Le servage médiéval le remplace. »
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Esclavage_dans_la_Rome_antique
« La différence entre le servage et l’esclavage n’est pas évidente. Selon le Larousse, la différence se situe au niveau du statut juridique du serf, qui n’est pas assimilé à une chose comme l’était l’esclave et dispose d’une personnalité juridique. Il ne peut se marier sans l’autorisation de son maître ni transmettre ses biens, il ne peut quitter la seigneurie non plus mais en revanche, il ne peut être vendu. »
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Servage
« Les serfs sont une classe de travailleurs agricoles non libres à la différence des vilains. Ils doivent résider et travailler dans un endroit, et cultiver la terre, propriété de leur seigneur, lequel peut être un noble, un dignitaire ecclésiastique ou une institution religieuse comme un monastère. De ce fait, le serf est juridiquement considéré non pas comme une « chose », un « bien meuble », mais comme une « personne », liée par un contrat (une obligation) à une autre personne. Les serfs cultivent les terres de leur seigneur (la « réserve seigneuriale »). En contrepartie, ils sont autorisés à travailler un lopin de terre (leur « tenure ») pour nourrir leur famille et subvenir à leurs besoins. »
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Servage
« À partir du xiiie siècle, les serfs sont soumis de plus en plus à une taxe arbitraire appelée taille, qui devient annuelle à partir de 1439. Les seigneurs ont le droit de mainmorte, en vertu duquel les serfs ne peuvent pas transmettre leurs biens. En échange, le seigneur protège le serf des brigands et lui doit son assistance alimentaire. Ainsi, le serf n’appartient pas à son seigneur, mais est attaché à la terre (souvent un fief, dont le propriétaire ultime est plus haut dans la chaîne de vassalité), la contrepartie étant qu’il ne peut être chassé de cette terre, puisqu’il ne fait qu’un avec elle ; en outre, il possède des biens, peut exercer une action et témoigner en justice, peut contracter (mariages, contrats de vente) plus ou moins librement (le plus souvent entre serfs). »
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Servage
A ce stade, les choses étaient un petit mieux, mais pas tant que cela. Le peuple n’était plus considéré par la classe dominante comme une addition d’objets. La personnalité juridique a été accordée. Le peuple était maintenant composées de « travailleurs » utiles à la classe dominante.
Le prolétaire, ce citoyen utile
Ensuite, il y eu la renaissance, la révolution française, la déclaration des droits de l’homme et la révolution industrielle, ce qui a permis à la bourgeoisie de devenir la classe dominante et nous sommes donc devenus des prolétaires.
« Le mot « prolétaire » désigne à l’origine un citoyen romain de la plèbe si pauvre qu’il ne paie pas d’impôt et ne peut être utile à l’État que par sa descendance (du latin proles). Il forme la classe la moins considérée de la civitas (ensemble des citoyens), constituée de ceux qui ne peuvent s’acheter aucune pièce d’armure et qui ne possèdent le droit de vote qu’en théorie. C’est la sixième et dernière classe sociale. »
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Prolétariat
En 1789, nous pensions enfin être devenu des citoyens donc être libre, mais finalement pas tant que cela. Nous ne sommes que des sous-citoyens: les prolétaires du système capitaliste.
Au stade où nous en sommes actuellement, les choses sont pas mal parce que nous ne sommes plus considéré comme une chose, notre existence et notre souffrance sont reconnues, et nous avons acquis beaucoup de droits,… mais nous ne sommes toujours pas libre car il existe toujours une classe dominante qui nous exploite.
Pire que cela, le capitalisme c’est répandu partout dans le monde, donnant son apogée à la classe bourgeoise. Une élite richissime détient un pouvoir énorme qu’elle défend à travers les systèmes bancaires qui permettent l’exploitation par l’intermédiaire du profit et les systèmes juridiques qui permettent la domination à travers la propriété privée illimitée. La résultante est que nos conditions de vie sont principalement déterminées par la sphère du travail et notre pouvoir de citoyen est quasi nul.
Réduit au vote, notre marge de manoeuvre est très faible, car la presse est détenue par la classe dominante, et l’état est fortement influencé par cette même classe par l’intermédiaire de la finance. Les hommes politiques font des aller-retours entre le privé et le publique. Classe dirigeante et bourgeoise s’acoquinent dans un vulgaire théâtre. Ce système politico-économique s’impose à nous dans sa toute puissance.
Les paradoxes de la classe dominante
Au temps de l’empire greco-romain, pour mieux nous dominer, la classe dominante a fait l’erreur de nous donner un statut juridique ce qui était déjà reconnaître en partie que nous existions, en essayant de nous dire que nous étions des objets, ce qui n’a aucun sens.
Pour résoudre ce paradoxe, il a donc fallu céder, reconnaitre notre existence d’humain, et nous donner le statut de cerf à l’époque féodale. A ce moment, nous existions en tant que personne mais nous n’avions pratiquement aucun droit. Notre nouveau rôle était celui de travailleur de la terre. Nous étions alors des travailleurs sans droits. Ce qui a créé un autre paradoxe, car une fois que la classe dominante a cédé le fait que nous existions en tant que travailleur, cela voulait dire en fait qu’elle avait besoin de nous, qu’elle dépend de nous, et que donc nous devrions avoir droit à certaines contreparties.
Ce paradoxe s’est résolu à l’époque moderne dans la société capitaliste lorsque les ouvriers ont réclamés une série de droits. Mais cela a créé un nouveau paradoxe, le fait que maintenant nous avions eu le droit de vote et nous sommes devenus des citoyens. Nous devrions normalement avoir les pleins pouvoirs à ce stade mais la classe dominante moderne, la bourgeoisie ne veut pas lâcher ce pouvoir, et ce cache derrière la démocratie représentative donc théorique, qui est une oligarchie de fait.
La prochaine étape, pour résoudre le paradoxe d’être des citoyens sans pouvoir, c’est que le peuple prenne vraiment le pouvoir. Ce qui a presque eu lieu grâce au mouvement des gilets jaunes. Macron, le chien de garde de la bourgeoisie, a tremblé. Réjouissons-nous, bientôt, nous résoudrons ce paradoxe!
Le déclin de la classe dominante
En analysant le statut social du peuple et de la classe dominante en Europe au fil de l’histoire, nous détectons deux tendances.
La première est que la classe dominante ne fait que perdre de sa force au cours de l’histoire. Au début, ils étaient des citoyens qui avaient tous les droits. Ensuite, ils ont été des nobles/hommes d’église, c’est-à-dire qu’ils avaient de nombreux privilèges mais ils n’étaient plus des « citoyens tout puissants » puisque les esclaves étaient devenu des cerfs et qu’il fallait commencer à les respecter un peu.
Ensuite, ceux qui étaient des nobles ou des hommes d’église ont perdu une partie de leurs privilèges ce qui fait que tous le monde peut rejoindre la classe dominante en devenant un bourgeois aujourd’hui en faisant du commerce ou un politicien en faisant de la politique, bien que prendre une place de premier rang soit quasi impossible ou en tout cas vraiment difficile si vous ne faites pas partie initialement de la classe dominante. Les bourgeois assoient donc leur pouvoir principalement à travers des rapports économiques car les prolétaires ont commencé à prendre du pouvoir politique.
La deuxième tendance est que le peuple ne fait que gagner en force au cours de l’histoire. En tant qu’esclave, nous avons d’abord du clamer notre existence, puis en tant que cerf, réclamer des droits, et en tant que citoyen, nous avons à peine commencé à prendre le pouvoir. La destiné du peuple semble être que nous devenions tous des citoyens effectifs, qui exercent le pouvoir: à ce moment, nous aurons forcé les dominants à ne plus être des dominants, ils auront perdu tous leurs pouvoirs. Les esclaves auront alors pris la place des citoyens.
Vers une société post-capitaliste
Statut de la classe dominante | Statut du peuple | Paradoxes des dominants | Personnalité juridique | Droits | Pouvoir | |
---|---|---|---|---|---|---|
Société greco-romaine | Citoyen | Esclave | Humain sans existence | 🤏 | ❌ | ❌ |
Société féodale | Noble ou homme d’église | Cerf | Travailleur sans droits | ✅ | 🤏 | ❌ |
Société capitaliste | Bourgeois ou Dirigeant | Prolétaire | Citoyen sans pouvoir | ✅ | ✅ | 🤏 |
Société post-capitaliste | ❌ | Citoyen | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ |
Dans le tableau ci-dessus, nous voyons le résumé de notre analyse. Un long chemin a été parcouru. Nous entrevoyons donc le stade suivant de notre évolution mais nous avons encore du mal à comprendre vers où aller.
Dans une société post-capitaliste, il n’y aura plus de bourgeoisie donc plus de prolétaires et nous serons tous des citoyens qui pourront travailler librement, sans se faire exploiter. Il n’y aura plus aucuns privilèges, plus de classe dirigeante, et le concept de démocratie sera alors finalement effectif. C’est le prochain stade de notre évolution: exercer le pouvoir. Malheureusement, on y arrive pas encore. Pourquoi?
La responsabilité de cette mission incombe aux dominés: les prolétaires. Les travailleurs autre fois esclaves, devenu cerfs, puis prolétaires, doivent s’unir pour combattre la classe dominante.
« Et c’est parce qu’il y a lutte entre les prolétaires et les bourgeois que les prolétaires doivent écarter la bourgeoisie de l’exercice du pouvoir et supprimer l’exploitation économique, permettant la disparition des classes sociales »
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Prolétariat
Pour comprendre ce qui nous bloque, il faut regarder l’histoire du mouvement ouvrier. D’abord, il faut reconnaître que la révolution communiste a échoué dans sa mission de supprimer la bourgeoisie et de détruire le capitalisme. La raison est simple: on a voulu supprimer les bourgeois en gardant les dirigeants. Alors qu’il aurait fallu supprimer les deux d’un coup ce qui est le projet mutuelliste.
Ensuite, il faut reconnaître que le communisme a eu un impact très positif sur les droits des prolétaires. Le communisme était une étape nécessaire dans le mouvement ouvrier. Finalement, il faut reconnaître qu’aujourd’hui une majorité des prolétaires sont devenus des prolétaires de luxe et ce sont ces prolétaires eux-mêmes qui défendent le capitalisme car ils ont acquis tellement de droits que leur position est confortable. Le mouvement est donc partiellement à l’arrêt. La lutte continue mais mollement. Elle se limite à des revendications.
Aujourd’hui, le mouvement a deux directions à prendre. La première est d’insister dans le communisme et ses variantes donc réclamer toujours plus de droits, par exemple exiger le salaire universelle. Cette stratégie pose problème, car tant que nous ne prenons pas le pouvoir effectif, la classe dominante, bien que débilitée en bourgeoisie, persiste et nos droits peuvent être remis en question à tout moment, ce qui est régulièrement le cas.
La deuxième direction est de nous séparer de notre statut de prolétaire et d’évoluer en prenant le pouvoir pour devenir de vrais citoyens. Nous avons déjà cité les gilets jaunes et nous verrons plus tard que le mouvement de prise du pouvoir des citoyens a commencé de différentes manières.
Le problème, c’est que pour créer une société sans classe dans laquelle les citoyens exerceraient le pouvoir, il faut avoir un nouveau modèle de société avec d’autres structures sociales et un autre système économique. Car les structures sociales et le système économique dont nous héritons ont été créé par la classe dominante. Empereurs, rois et présidents se sont succédés au pouvoir et ont modelés la société à leurs avantages.
Dans ce manifeste, nous faisons table rase de cet héritage, et nous expliquons à quoi pourrait ressembler les structures sociales d’une société sans classe. Nous expliquons aussi au peuple comment il pourrait s’organiser pour exercer le pouvoir, de manière très pratique et immédiate.
Quand le peuple sera enfin prêt pour prendre le pouvoir, il aura deux missions à remplir. La première est d’éjecter les bourgeois en prenant le pouvoir économique; la deuxième est d’éjecter la classe dirigeante en prenant le pouvoir politique.
Le mutuellisme est la pensée politique qui répond à ces deux défis et qui permettra au peuple de prendre sa place de manière élégante.
L’urgence écologique
Nous avons vu que les efforts du peuple ont portés leurs fruits, en Europe tout du moins. Mais nous voyons qu’à l’échelle du monde, les Européens font partie des exploiteurs, et nous voyons que la civilisation mondialisée qui s’est construite dans l’autorité et la violence est en train de mener l’humanité à sa perte à cause de la destruction de la nature qu’elle engendre. Ce problème est bien plus grave encore que la lutte des classes et le peuple devrait porter toute son attention sur ce sujet. Mais il est évident que ces problèmes sont liés et doivent être abordés ensemble.
En effet, les institutions actuelles sont incapables de faire face à la crise écologique efficacement car pour faire cette tâche, il faudrait remettre en cause le système économique et donc politique et donc l’existence même de la classe dominante. Les problèmes que nous vivons actuellement sont justement du à une approche autoritaire, à un rapport d’exploitation que nous entretenons avec la nature. L’autorité est une posture émotionnelle et mentale qui rend aveugle et irrationnel. Nous devons donc nous attendre à une réaction globalement autoritaire des institutions qui vont nous imposer des choix injustes. Sauf si nous prenons les choses en main par nous-même. Il est donc urgent que chacun arrête de se comporter comme un prolétaire, et que chacun devienne un citoyen responsable. Il nous reste peu de temps pour réagir.
Le peuple a donc une troisième mission qui est en fait sa mission principale: protéger et restaurer la nature. Ces missions sont interdépendantes: nous ne pouvons pas réussir l’une sans réussir l’autre. Changer notre rapport à la nature nécessite de changer le système économique ce qui nécessite de changer le système politique. Nous devons tout transformer. Un défi énorme nous attend. Mettons nous au travail rapidement.